Résumé:
Corriger une production écrite implique l’enseignant, sa discipline, son rapport à l’étudiant, ses propres compétences et connaissances. Il s’agit là d’un acte éminemment complexe, puisqu’il consiste non seulement à lire le texte de l’étudiant dans le but de juger du niveau d’atteinte des compétences et de formuler des commentaires qui relèvent tant les points forts que les points faibles, mais également à justifier la note. En ce qui concerne les commentaires, il est possible de laisser toutes sortes de traces, que ce soit par écrit ou oralement, qu’il soit question de contenu disciplinaire, de structure textuelle ou encore de langue. Ces divers types de commentaires se retrouvent habituellement sous forme de traces écrites sur chacune des copies. Mais parce qu’écrire prend du temps, les professeurs ont tendance à limiter ce genre de rétroaction. Un moyen de fournir aux étudiants une rétroaction assez complète, sans pour autant monopoliser le professeur plus longtemps, est la correction orale enregistrée : il s’agit, pour ce dernier, d’enregistrer des commentaires audios, au lieu de les écrire sur une copie, au moment même de la correction. Grâce à cette façon de faire, il devient facile de commenter tous les types d’écrits, du rapport de laboratoire à la recherche documentaire, de la dissertation à la fiche d’activité. Il y a longtemps que Julie Roberge fait de la correction orale enregistrée pour donner de la rétroaction et pour transmettre ses commentaires à ses étudiants au sujet de leurs productions écrites. À l’hiver 2016, elle a proposé à son collège d’accompagner une douzaine de professeurs de diverses disciplines qui avaient envie d’expérimenter, eux aussi, cette façon de faire lors de la correction d’évaluations écrites. L’auteure présente les grandes lignes de ce projet de même que l’essentiel de cette modalité de correction habituellement fort appréciée par les étudiants.