Liens longitudinaux entre la perception de la satisfaction des besoins psychologiques de base et la motivation scolaire à l'école secondaire

Abstract

"Malgré l'importance de la scolarisation, les taux de diplomation aux études postsecondaires au Québec stagnent depuis la fin des années 1990, influençant négativement la croissance économique et le bien-être social des personnes. Ce simple fait témoigne de l’importance d’études sur la motivation scolaire, un facteur crucial de la persévérance aux études postsecondaires. L’étude réalisée aux fins de cet essai s'appuie sur la théorie de l'autodétermination de Deci et Ryan (1985) qui affirme le caractère essentiel de la satisfaction des besoins psychologiques de compétence, d'autonomie et d’affiliation sociale dans le développement et le maintien de la motivation scolaire ainsi que le bien-être des élèves à l’école. L’étude explore la direction des liens longitudinaux entre la perception de la satisfaction des besoins psychologiques de base et la motivation scolaire chez des élèves du secondaire trois jusqu’à leur première année du collégial. Elle examine aussi si le patron de ces liens longitudinaux au cours des trois dernières années du secondaire prédit leur autorégulation une fois au collégial. S’inscrivant dans un projet plus vaste, les données de l’étude sur la satisfaction des besoins et la motivation scolaire ont été recueillies une fois l’an durant quatre années consécutives auprès de 556 élèves de troisième secondaire (âgés de 14-15 ans), au premier temps de mesure, et de première année collégiale au dernier temps de mesure. Les résultats indiquent que la motivation scolaire des jeunes est plus élevée au collégial qu’au secondaire. Être inscrits dans un programme d’études qu’ils ont choisi est un élément qui est sans aucun doute impliqué dans cette augmentation de leur motivation. Les résultats indiquent aussi que la motivation à chacune des années prédit systématiquement la perception de la satisfaction des besoins l’année suivante, alors que l’inverse n’est vrai que de la quatrième année du secondaire à la cinquième, où la perception de la satisfaction de ces besoins favorise une motivation scolaire plus élevée l’année suivante. Ce modèle de relations est semblable chez les garçons et les filles. Enfin, la motivation en cinquième secondaire permet de prédire l’autorégulation en première année collégiale, contrairement à la perception de la satisfaction des besoins qui, même en première année du collégial, n’est pas non plus liée à l’autorégulation à cette même année. Cette étude contribue à l’avancement des connaissances quant à la direction des liens entre la motivation scolaire et la perception qu’ont les étudiants de la satisfaction de leurs besoins psychologiques de base par leur milieu scolaire. Elle suggère que ces liens sont potentiellement plus complexes que le propose la théorie de l’autodétermination. Elle laisse ainsi croire qu’un étudiant ayant une motivation bien affirmée envers ses études est possiblement en mesure de se satisfaire plus facilement des ressources de son environnement ou de percevoir ce dernier plus positivement que celui ayant une motivation plus fragile ou qui est encore peu certain de son choix d’études. Cette hypothèse mériterait d’être examinée directement dans une future étude." -- Résumé de l'auteur