Parcours de persévérance : la sous-représentation des femmes dans les études universitaires d'informatique

Abstract

"L’informatique a subi des changements majeurs depuis les années 1960, passant d'un domaine réservé aux femmes, à un milieu majoritairement masculin. De nos jours, l’informatique est toujours dominée par les hommes, et la place laissée aux femmes est minime. L’accès des femmes à ce domaine est laborieux : peu de femmes s’orientent en informatique et, lorsqu’elles le font, plus de la moitié d’entre elles choisissent de ne pas travailler dans le domaine une fois leurs études complétées. S'intéresser au parcours scolaire des femmes qui choisissent l’informatique est crucial afin de comprendre les raisons derrière leur choix d’orientation et les mécanismes en place qui favorisent, ou non, leur persévérance scolaire dans ce domaine. L’objectif de ce mémoire est donc de rendre compte des parcours de persévérance scolaire des femmes en informatique, en s’appuyant sur les quatre axes des parcours scolaires. Pour ce faire, 11 femmes qui étudient au baccalauréat ou à la maitrise en informatique ont été interrogées. Les entrevues, de type biographique, ont été menées avec une préoccupation longitudinale afin de faire ressortir les ressemblances, les différences, les bifurcations, les transitions, les moments marquants, etc. des parcours scolaires. Les résultats suggèrent que les femmes qui choisissent et persévèrent en informatique ont des facteurs les prédisposant à ce domaine, et que des mécanismes favorisant la persévérance sont en place dans le parcours de ces femmes. Elles sont de bonnes élèves depuis longtemps, viennent de familles éduquées qui ont un bon statut socioéconomique et sont en contact avec l’informatique depuis longtemps. Elles ont également des personnes clés dans leur entourage contribuant au développement de représentation de l’informatique réaliste. Il y a également la présence de facteurs et mécanismes pouvant entraver cette persévérance et contribuer à les faire partir du domaine de l’informatique. Elles n’adoptent pas toutes des méthodes d’adaptation au groupe productives, et elles conservent un doute de soi face au domaine assez important. Finalement, peu d’entre elles ont une attitude intéressée envers l’informatique : elles abordent le domaine de façon plutôt pragmatique ou ambivalente."-- Résumé de l'auteure