Résumé:
L’épistémologie se trouve partout où il y a matière à réflexion. On y recourt pour observer un phénomène, critiquer une idée, résumer un texte, sélectionner des références, structurer de l’information, choisir une méthodologie, analyser des données à l’aide d’un cadre théorique, prouver une hypothèse, étudier en économie, travailler en physiothérapie, etc. Se livrer à des considérations épistémologiques implique, ainsi, qu’on sonde ses propres rapports aux savoirs savants ou scientifiques, mais aussi ses propres rapports aux processus d’acquisition des connaissances et de développement des compétences, et donc à l’apprentissage. Par une telle exploration critique, on s’engage à ne pas adhérer systématiquement et docilement aux savoirs scientifiques et disciplinaires ; on considère plutôt la logique de production de ces savoirs en s’avisant des retombées éthiques et pratiques de cette dernière. La réflexion épistémologique suppose habituellement qu’on distingue plusieurs écoles de pensée et qu’on reconnaisse leurs divergences. De fait, elle permet à l’expert disciplinaire de se situer au regard de ces courants. L’auteure présente dans cet article quelques éléments qui permettront à chacun de cerner sa posture épistémologique sous un angle disciplinaire, puis pédagogique. Parallèlement à cela, elle fait ressortir les retombées qu’une réflexion d’ordre épistémologique peut avoir sur la pratique enseignante.