Résumé:
Pour interroger la notion d’altérité, nous nous sommes appliqués à analyser une formation d’enseignants sur l’interactivité, qui elle-même s’appuie sur des principes forts de diversité : diversité des animateurs, car cette formation se fait en co-animation, diversité des publics, entre enseignants et doctorants aux cultures et expériences différentes, diversité des outils et méthodes, et surtout diversité de mise en oeuvre de ces formations. Constatant qu’aucune formation sur cette thématique n’a pu se dérouler à l’identique, nous l’avons interrogée du point de vue des rôles que chacun s'attribue et qui génère des attitudes. Une étape a été franchie le jour où nous avons choisi de proposer une activité qui a modifié le rôle de chacun dans la formation : un des formateurs devient l’objet d’une analyse de pratique par l’autre co-animateur, tandis que les formés doivent jouer le rôle d’étudiants puis analyser leurs propres pratiques d'enseignant. A partir de ce moment, cette formation est apparue comme exemplaire au titre de l’interactivité, puisqu’elle interroge les rôles en contexte : si on veut faire de l'interactivité, il faut animer la formation en mettant en application le contenu du cours et faire des mises en situation contextualisées. Cela permet de montrer que des changements de rôle sont possibles voire nécessaires. Pour cela nous avons développé les notions d'interrogation participative et de climat. La formation est devenue l’objet même de nos interrogations sur l’interactivité, et c’est cet auto-questionnement participatif permanent qui nous a permis d’interroger autrement la formation d'adultes dans un groupe divers et hétérogène.