Résumé:
Au Québec, malgré plusieurs initiatives favorisant des études qualifiantes, 40 % d'employeurs interrogés estiment que les diplômés de la formation technique ne répondent pas à leurs attentes sur le plan du français écrit. Les lacunes dans le développement de la compétence scripturale au sein de la formation spécifique, où les enseignants sont peu outillés et font face à des difficultés dans l'évaluation, expliquent en partie le problème. Or, il importe de se demander comment le développement de cette compétence est balisé et mis en oeuvre. Appartenant aux cinq familles de classification ministérielles, les programmes retenus pour la recherche exploratoire menée dans un établissement collégial mènent à des emplois où l'écriture est exploitée de manière variée. Dans une approche mixte, les analyses des données quantitatives et qualitatives issues de cahiers de programme (n=8), de plans de cours (n=97), de politiques d'évaluation du français écrit (n=5) et de travaux d'étudiants corrigés (n=354) se sont effectuées de manière parallèle et convergente. Quelques constats ont pu être établis : peu de cours de la formation spécifique sont porteurs de la compétence scripturale, les genres d'écrits professionnels produits n'occupent pas la même place dans tous les programmes, l'étendue des politiques d'évaluation du français écrit est variable d'un programme à un autre et c'est davantage la qualité du français sur le plan normatif que la compétence scripturale qui est évaluée.