Résumé:
À première vue, cette citation semble bien de notre temps. Elle date pourtant de 1964 et constitue la toute première visée de l'enseignement collégial telle que formulée par les auteurs du Rapport de la Commission royale d'enquête sur l'enseignement dans la province de Québec (p. 20). Il y a une cinquantaine d'années, la démocratisation de l'éducation a incontestablement entrainé une diversification de l'effectif étudiant : une nouvelle population particulièrement composée de filles, de francophones et d'étudiants issus des milieux défavorisés investit ainsi pour la première fois le premier palier de l'enseignement supérieur québécois (Eckert, 2010). Depuis, la pluralité des étudiants dans les collèges ne cesse de grandir : diversité socioéconomique, culturelle, linguistique, neurologique, de genre, d'esprit humain ou de capacité. En dépit de cette massification propulsée par des voeux d'égalité des chances, il persiste des injustices et des inégalités sociales. Ratel et Pilote (2017) sont d'avis que les efforts déployés pour favoriser l'accessibilité à l'enseignement supérieur n'ont pas empêché pour autant les mécanismes de discrimination systémique qui affectent particulièrement les groupes minoritaires et marginalisés en éducation. «L'égalité des chances en éducation semble plus théorique que réelle » (CSE, 2016, p. 72).