Abstract:
"La pratique de peser les étudiantes et étudiants en cours d’éducation physique et à la santé (ÉPS)
afin de calculer leur indice de masse corporelle (IMC) aurait-elle un impact favorable sur leurs
apprentissages et sur leur motivation à cultiver de saines habitude de vie? En contrepartie, cette
pratique pourrait-elle déclencher des conséquences négatives préoccupantes chez certaines
personnes étudiantes? La pertinence pédagogique de la pesée en cours d’ÉPS est mise en doute
et examinée dans le cadre de ce projet. La genèse du problème provient du fait que la pesée en
cours d’ÉPS se veut une activité pédagogique, mais qui est jugée préjudiciable par certains.es. À
ce jour, nous ne savons pas si la pesée génère des apprentissages et de la motivation à adopter
de saine habitude de vie chez les collégiennes et collégiens. Tout comme nous ne connaissons
que très peu les répercussions collatérales négatives (stigmatisation, préjudices, malaise et
rechute de troubles des comportements alimentaires) vécues à cause de cette activité. Il semble
important de se soucier des retombées possibles de la pesée en cours d’ÉPS au collégial. Aucune
étude n’a mesuré l’impact de la pesée sur les apprentissages et la motivation à adhérer aux saines
habitudes de vie pour en qualifier la pertinence pédagogique. Ainsi, l’objectif du projet consiste
à explorer la pertinence des mesures anthropométriques, comme élément contributif à
l’apprentissage et à la motivation des collégiennes et collégiens à adopter de saines habitudes de
vie, ainsi que leurs besoins d’apprentissages relatifs au poids et à la composition corporelle. Cette
étude suit une méthode d’analyses mixtes s’appuyant sur un devis à deux volets: un volet
descriptif interprétatif et un volet comparatif. La combinaison de divers éléments
méthodologiques quantitatifs et qualitatifs cohérents est mise de l’avant pour fournir des
réponses fines et nuancées à la question de recherche. L’expérimentation a permis d’offrir à
chaque étudiante ou étudiant le choix de se peser en gymnase, à la maison ou de ne pas se peser.
Ce choix a permis de classer chaque personne dans l’un des trois groupes à comparer. Des
apprentissages liés à la composition corporelle ont été comparés entre les groupes, de même que
la motivation à adhérer à de saines habitudes de vie. Ensuite, des groupes de discussion composés
d’étudiantes et d’étudiants volontaires ont été formés afin de dépeindre leurs besoins
d’apprentissage en matière de composition corporelle. Un groupe de discussion composé de
personnes enseignant l’ÉPS et d’une experte en image corporelle a permis de concevoir des pistes
d’intervention pédagogique réalisables et porteuses au regard des besoins dépeints par les
collégiennes et collégiens. Ces pistes (annexe D) sont diffusées auprès des enseignantes et des
enseignants d’ÉPS postsecondaires." -- Résumé des auteures